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moderniser l'école - appel à articles

En 1960, Célestin Freinet et Roger Salengros publiaient "Moderniser l’Ecole" dans la BEM n°4 (Bibliothèque de l’Ecole Moderne).
Cinquante ans plus tard, je lance un appel aux participants pour écrire des articles sur le thème de "Moderniser l'école" avec des exemples venant de chez eux et de leurs pratiques. Ces articles en différentes langues et traduits pourraient être reproduits dans un numéro spécial du bulletin des Amis de Freinet à l’automne.
Contacter Hervé Moullé

moulle@ecolebizu.org

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extrait de la BEM n°4

Le document entier est en fichier joint.


Qu’est-ce que l’Ecole Moderne ?

La pédagogie Freinet est placée désormais sous le signe de l’Ecole Moderne.

Pourquoi Ecole Moderne, et pas Ecole Nouvelle ou méthodes actives, pour employer les expressions qui sont devenues courantes lorsqu'on veut désigner un enseignement qui se dit progressiste, et essaie en tout cas de dépasser un certain nombre d'erreurs et d'insuffisances de l'école que nous appelons traditionnelle ? S'agit-il seulement pour nous de nous distinguer d'autres initiatives en mettant une enseigne particulière au fronton de nos productions ?

Nous disons bien Ecole Moderne et non Ecole Nouvelle parce que nous insistons beaucoup moins sur l'aspect nouveauté que sur celui d'adaptation aux nécessités de notre siècle. Une technique de l'école traditionnelle peut fort bien s'intégrer à nos conceptions si elle permet et facilite les formes de travail que nous préconisons. De fait l'École Nouvelle dont nous ne négligeons cependant pas l'apport au cours de la première moitié de notre siècle, est restée surtout théorique. Elle a visé à reconsidérer les principes. Nous sommes, nous, des éducateurs qui, à même nos classes essayons de faire passer dans la pratique les idées et les rêves des théoriciens, qui devons assurer la permanence de nos fonctions tout en nous appliquant à les rendre plus efficientes. Nous avons à faire naître l'avenir au sein du présent et du passé, ce qui nécessite non point un spectaculaire appel de nouveauté, mais de la prudence, de la méthode, de l'efficience et une grande humanité.

Nous disons Ecole Moderne et non Méthodes Actives, expression qui est née il y a vingt ou trente ans et qui pourrait laisser croire que l'effort de rénovation nous viendra de l'introduction dans nos classes d'une activité manuelle, de travaux ou de jeux qui seront comme une réaction contre l'intellectualisme excessif de l'école traditionnelle.

Nous ne pensons pas que l'activité soit l'élément majeur d'une pédagogie valable. Nous lui préférons la concentration, parfois silencieuse, du travailleur à sa tâche intelligente, une permanente activité de l'esprit qui est comme l'antidote de la passivité traditionnelle.

 

Je sais bien que certains pédagogues donnent à ce mot d'activité le même sens profond que nous lui voulons. Mais pour éviter les malentendus, employons un mot qui dit bien ce qu'il veut dire : Ecole Moderne.

Pourquoi l’Ecole Moderne

La grande tare de notre école c'est qu'elle était prévue        par ses techniques et son esprit, pour une société du début du siècle, où les grelots des attelages sonnaient encore sur les pavés des rues, et, où les enfants regardaient longuement le soir mourir les braises de leur feu de bois.

Cette école était assez bien adaptée à la vie du début du siècle. Elle préparait des hommes qui auraient à manier la pelle ou à conduire les chevaux, des hommes qui, dans un monde qui s'éveillait à l'instruction, avaient besoin de savoir lire, écrire et compter.

Le monde a marché autour de nous ; les grelots ont fait place aux pétarades des motos et des autos ; l'école continue à enseigner à ses élèves comment on harnache et on attelle les chevaux, mais il n'y a plus de chevaux, ni de harnais, ni de chars à bancs... L'école continue à former des conducteurs d'attelage, et ce sont des vélos, des autos et des avions que ces hommes auront à manoeuvrer.

L'école a pratiqué comme ces entreprises qui tournaient et cuisaient autrefois des marmites en terre et qui n'ont pas voulu changer ni leur mode de fabrication, ni leur rythme de travail, ni leur production. Et les marmites en terre ne se vendent plus depuis que l'aluminium a conquis le marché.

Seulement ces entreprises de poteries sont bien obligées de se rendre à l'évidence : les marmites ne se vendent plus ; on cesse donc de fabriquer des marmites. On va tâcher de se moderniser.

L'école, elle, continue ses anciennes fabrications sans se rendre compte que nul n'en a plus l'usage, qu'elles encombrent seulement les ateliers où il ne sera bientôt plus possible de faire un travail intelligent.

L'ecole doit se moderniser !

suite dans le document attaché...

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