Ragon, « berceau » de la pédagogie Freinet au Sénégal - Rezé
Lundi 26 juillet 2010
Au début, il y a l'école de Ragon où enseigne Jean Le Gal. Au départ des relations avec l'Afrique, il y a la volonté de faire aboutir un projet de solidarité, financer une pompe au Mali. Mais, en 1987, lors d'une rencontre dans une école normale du Sénégal, Jean Le Gal noue des relations avec l'école de Diawar, près du fleuve Sénégal, en 1987.
En 1990, Papa Meïssa Hanne, dont les élèves correspondent régulièrement avec les petits Ragonnais, alors que lui-même échange avec Jean Le Gal, invite les collègues de deux autres écoles rurales à créer le premier club Freinet du Sénégal. « Depuis, ce sont des expériences à n'en plus finir. » Des années après, Papa Meïssa est bel et bien convaincu que cette pédagogie basée sur la « coopération » correspond bien à la culture africaine où la vie en groupe a un sens.
Son jeune collègue fait aussi un bilan « scolaire » de ces années à Diawar. Il y a eu de belles réussites, des enfants devenus médecins ou pharmaciens, ingénieurs ou mathématiciens... D'autres ont appris la menuiserie ou la soudure ; plusieurs se sont installés artisans à Diawar... « Les jeunes s'investissent dans la vie du village. »
« Nous allons repartir d'ici non pas avec des idées, mais des projets concrets », ajoute Papa Meïssa qui veut rédiger un livre sur l'expérience de Diawar. Ousseynou veut introduire dans son école la technique de création et de reproduction, dite « encre vapo », mise au point par Jean Le Gal. Aujourd'hui, 400 instituteurs ou professeurs sénégalais adhèrent à cette pédagogie. En ce moment, 13 d'entre eux participent à la Rencontre Internationale des éducateurs Freinet de Saint-Herblain.
Quant aux relations entre l'école de Diawar et celle de Ragon, elles ont repris cette dernière année scolaire.