Par lavis le 21/07/10 – 06:31
Dans les années 50, Célestin Freinet écrivait déjà : « N’essayez pas de bâtir indépendamment de la vie souterraine. Il faut bâtir avec la vie et dans la vie… Les excuses ne manquent pas et elles sont parfois excellentes. L’horticulteur aussi, qui produit de belles pêches nocives, a des excuses, humaines également… C’est bien parce que trop de gens se contentent ainsi de ce qui est, que le monde va où le mènent le hasard ou les mauvais génies. Les éducateurs, plus que d’autres, doivent s’appliquer à voir juste d’abord, à essayer de faire surgir ensuite, ne serait-ce qu’une lueur de vérité… ».
Aujourd'hui, la prise de conscience des menaces écologiques n'est pas d'abord politique, mais scientifique, grâce, sans aucun doute, aux cris d'alarme des savants à propos de la couche d'ozone, du réchauffement climatique ou de la réduction dramatique de la biodiversité. Cela ne signifie pas pour autant que l'écologie doit être une nouvelle politique des experts, car la science n'est pas là pour trancher les nouveaux enjeux qu'elle met à jour, et ensuite, parce qu'il devient urgent de repolitiser les débats du moment, face aux risques croissants d'enlisement bureaucratique. Il s'agit d'inventer une nouvelle articulation du savoir et de l'engagement, et pour cela, il va nous falloir accepter que la politique descende dans nos pratiques quotidiennes – la politique et non pas la morale – parce que nous ne voyons pas dans ce combat pour l'écologie un nouveau tribunal des conduites.
Voilà pourquoi, nous, pédagogues Freinet, nous pensons que nos pratiques, résolument modernes, peuvent être une réponse aux nouveaux défis planétaires et que par l'éducation, nous parviendrons à retrouver une continuité de l'Homme et de la Nature. Pour cela il faut à la fois cesser de la détruire, mais aussi, cesser de détruire l'Homme pour pouvoir affirmer que c'est seulement dans la défense de l'un comme de l'autre que l'on ne manquera plus de rien, sinon peut-être du seul manque qui vaille : celui de l'esprit et non celui des biens. Quel horizon plus humain que celui-là ?
Je ne vais pas faire la liste exhaustive des partenaires qui nous ont aidés et soutenus, car elle serait longue et le temps nous est compté (vous avez une liste sur laquelle ils figurent tous). Je reviendrai simplement sur la subvention du Conseil Régional qui nous a servi essentiellement à faire venir nos collègues africains. Il s'avère cependant que nous avons eu de nombreuses tracasseries administratives avec les différents consulats en Afrique et que le droit à la libre circulation des êtres humains sur Terre ne semble pas s'appliquer de la même manière à l'ensemble des citoyens du monde. Je déclare ouverte la 28e RIDEF.
Philip LAVIS, président de l'IDEM 44