Jean-Marc Henry, enseignant d'Haïti.
La pédagogie Freinet est-elle très pratiquée en Haïti ?
Je ne pense pas. Je ne connais en tout cas pas d'enseignants qui l'appliquent. Et moi, je suis en train de la découvrir. Le déclic ? Nous construisons depuis 2006 une école à Gentillote, un village au sud d'Haïti, avec l'aide de deux associations françaises, "Soley Levé-Solidarité avec Haïti" et "les papiers de l'espoir". C'est le président de l'une de ces associations qui m'a parlé de la pédagogie Freinet. Je commencerai à l'appliquer dans ma classe de CE1 en septembre.
Qu'est-ce qui vous intéresse chez Freinet ?
C'est une pédagogie qui rend l'apprentissage heureux. L'enfant se sent à l'aise et du coup, l'école est pour lui un endroit agréable. Il est partie prenante de son apprentissage. On le responsabilise.
Que vous apportent ces rencontres ?
Il y a une trentaine de nationalités représentées, venues de quatre continents. Ces rencontres, c'est une énorme opportunité d'échanges avec des enseignants aux diverses expériences. Comme c'est une pédagogie qui tient compte de l'environnement immédiat de l'enfant, il y a des choses très différentes d'un pays à l'autre. Je viens de voir, par exemple, des dessins d'enfants mexicains réalisés avec des feuilles d'arbres, une pratique ancestrale. Une façon originale d'évoquer leurs racines. En Afrique, on utilisera d'autres matériaux pour la même idée. Mais tous les enseignants ont ici un point commun : trouver la meilleure façon d'aider les enfants à avancer.
Jean-Marc Henry, 34 ans, est enseignant à Haïti. C'est son premier séjour en France et ses premiers pas dans la pédagogie Freinet.
Yasmine TIGOÉ.
Ce samedi 24 juillet, de 9 h à 19 h, Rencontres internationales des éducateurs Freinet au lycée Jules Rieffel, rue Syonnière, à Saint-Herblain.